Depuis septembre 2019, plus de 360 établissements dans 26 académies se sont portés volontaires pour déployer un enseignement de l’éloquence via ½ heure hebdomadaire en 3ème en français. Faut-il y voir un enseignement de niche, une réponse à la mode des concours d’éloquence, une réduction du champ de l’oral à des techniques de communication, le culte de la performance et de la compétition plutôt que le travail de l’argumentation et de la citoyenneté ? Faut-il y voir au contraire la possibilité de projets engageants et d’une expérience sensible de la langue, « un tremplin pour développer les compétences orales des élèves, de l’école au grand oral » ? C’est le sens du dernier « hebdo lettres » de l’académie de Grenoble qui donne la parole à divers acteurs et actrices de cet enseignement. Laïla Methnani y souligne en particulier la nécessité de construire dans l’établissement une culture commune de l’oral à travers un apprentissage progressif et interdisciplinaire : à l’oral du stage en entreprise ou du DNB, « comment peut-on prétendre évaluer des compétences qui n’auront pas été identifiées, explicitées et travaillées dans les classes ? »