Les pratiques pédagogiques actuelles accordent une importance forte aux aménagements flexibles de l’espace. Les élèves sont autorisés et encouragés à se déplacer en classe et à y choisir des assises différentes pour travailler et apprendre. Le principe de cet article est l’étude d’une conséquence de cette flexibilité : la coopération entre les élèves. Nous avons suivi et observé méthodologiquement une classe d’élèves de 8 à 10 ans, en France, qui ont l’habitude de travailler selon ces modalités. Nous avons réalisé des captations vidéos tout au long de l’année scolaire puis mené des entretiens d’autoconfrontation avec plusieurs élèves. De l’analyse de ce matériau, nous en avons déduit que les organisations flexibles conduisent effectivement les élèves à coopérer, mais que les libertés permises nécessitent plusieurs précautions : former les élèves à la coopération pour éviter les malentendus, introduire un dispositif de limitation des libertés pour favoriser l’autorégulation et penser les différentes postures possibles des enseignants pour articuler apprentissage et enseignement.