"Traverser le gué" : un rapport de recherche coordonné par A Richard Bossez et R Cornand (du LAMES Aix Marseille Université) étudie le passage de 3ème à la seconde dans les Rep+ de l'académie. Pour eux c'est "un moment clé dans la différenciation des parcours scolaires des élèves". Ils montrent de fortes inégalités en lien avec l'origine sociale et le territoire. Ainsi dans l'académie d'Aix Marseille les élèves de Rep+ ont deux fois plus de chances d'aller en 2de professionnelle que les élèves hors éducation prioritaire (43 contre 21%).Le taux de réussite au DNB est lié à l'origine sociale : taux moyen de 87% contre 73% pour les enfants d'inactifs. Dans le processus d'orientation en fin de 3ème, le rapport montre des effets de territoire : notamment des biais de notation amenant à des écarts d eniveau important avec les lycées plus mixtes socialement. Il relève des effets scolaires : par exemple moins d'autonomie au travail pour les élèves venant de Rep+. Les choix des familles jouent aussi : elles se sentent moins légitimes à lapoursuite d'études longues et sont moins ambitieuses. Le rapport note des effets de genre : les filles vont davantage en lycée général que les garçons. Enfin il relève des effets ethniques : "Si l’on prend comme indicateur le parcours scolaire des élèves, structuré par l’orientation après la troisième, puis après la seconde et l’obtention du baccalauréat, il n’y a pas de différence significative entre les enfants de la population « native » et ceux issus de l’immigration, toutes choses égales par ailleurs. La seule différence globale repérable statistiquement est à l’avantage des filles issues de l’immigration (comparées aux filles « natives ») : elles reçoivent un léger coup de pouce au moment de l’orientation troisième seconde et conservent cet avantage au niveau du baccalauréat. Ce résultat cache cependant des disparités selon l’origine migratoire, mais aussi selon le rang dans la fratrie".