Amateur et professionnel, sport et spectacle En 1937, un peintre presque anonyme, signant du nom de Lanoux, réalise la peinture à l’huile Football en banlieue ; Le stade. L’œuvre très colorée échappe à la classification : elle est proche du fauvisme dans l’ensemble; mais lorgne du côté du cubisme et même de l’abstraction. L’artiste n’a pas représenté un épisode tiré d’un match, mais choisi plutôt d’insérer ce sport populaire dans un décor de banlieue ouvrière et d’y insérer des personnages énigmatiques. À cette époque, le football s’est largement professionnalisé, deux Coupes du monde ont été organisées et une troisième va se dérouler en 1938, justement en France. La Fédération française de football compte environ 5000 clubs et 140 000 licenciés de tous âges. En banlieue, là où les deux syndicats CGT comptent le plus d’adhérents, des structures ont développé depuis 1908 un réseau parallèle omnisports destiné aux ouvriers. La Fédération sportive et athlétique socialiste, puis la Fédération sportive du travail (1919-1934) et finalement la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) rejettent professionnalisme, spectacle et compétition au profit du développement individuel et collectif par le sport. En 1938, elle réunit 168 clubs de football soutenus par les mairies socialistes et communistes, pratiquant un football aux règles repensées.