La sociologie du sport a depuis longtemps mis en évidence les formes différentielles de pratique des APSA (activités physiques sportives et artistiques) selon le sexe, ainsi qu’une certaine cécité de l’EPS à ces différences, qui s’y trouvent pourtant exacerbées. Le rapport au corps et au sport différent des filles et des garçons, construit par les normes de genre dès la petite enfance, génère des façons attendues mais implicites de se comporter comme une fille ou comme un garçon. Le corps est lieu d’apprentissage d’habitudes culturellement construites, en même temps qu’il est un marqueur de positions sociales. Cependant (et heureusement !), filles et garçons n’activent pas toujours les façons de faire que leur assignent les stéréotypes liés à leur sexe. Si l’EPS peut être vue comme un conservatoire des différences sexuées, elle peut aussi être un véritable laboratoire de l’égalité.