"Les réformes sans fin de l'éducation comme des programmes d'enseignement ne parviennent pas à la rendre plus efficace ni plus juste", écrit le CICUR, Collectif d'interpellation du curriculum. "Ce qui nous est apparu, c’est qu’il était une question qui, dans sa globalité, n’était posée qu’à la marge dans le débat sur l’éducation, aussi bien au plan politique, que par les praticiens, les citoyens, et même souvent par les chercheurs : celle des contenus scolaires et de ce que l’école est censée enseigner et faire apprendre, le débat se centrant sur les questions d’accès et de flux. Au contraire, la centration sur les structures a laissé de côté une réflexion sur le rôle des savoirs dans la sélection sociale (justice) et leur adéquation au monde contemporain (efficacité)... Nous pensons donc que les difficultés de l'École en France ne peuvent être surmontées si ne sont pas posées, traitées et portées au débat public quatre questions passées en général sous silence : 1. Le sens de ce que l'École enseigne... 2. La pertinence des savoirs scolaires. Les savoirs proposés par l’école doivent être constamment interrogés, car les savoirs disponibles et les rapports aux savoirs en général changent : ils doivent répondre d’une façon émancipatrice aux questions posées à nos sociétés. 3. Ce que l'École doit construire en « commun ». Face à la marchandisation et la parcellisation des savoirs, la définition publique d’une culture commune est un point crucial, pour chaque nation comme pour l’humanité. 4. La conception de la politique éducative. Seule une politique curriculaire peut apporter cohérence et qualité sur toute la continuité des apprentissages de tous les élèves. Elle rompra avec le chaos actuel qui désoriente élèves et enseignants et empêche depuis son origine la démocratisation scolaire". Parmi les fondateurs : P Rayou, RF Gauthier, P Champy, B Falaize, D Paget etc.