Au-delà du constat, la recherche sur le décrochage scolaire s’intéresse au processus menant à la sortie du système scolaire sans qualification. Elle nous permet d’en apprendre davantage sur les élèves à risque de décrochage et les signes d’alerte : des informations cruciales pour favoriser leur réussite.

Il existe à la fois :

• des facteurs de risque individuels qui ont trait aux caractéristiques de la personne, comme par exemple la difficulté scolaire, ou encore un état de santé fragile.
• et des facteurs de risque environnementaux qui sont liés aux caractéristiques des contextes dans lesquels la personne évolue. On retrouve dans cette catégorie l’absence de soutien parental, le climat scolaire ou l’isolement.

Deux processus clés expliqueraient le décrochage :

• Le processus du « parcours de vie » défavorable : D’après cette approche, le décrochage scolaire serait l’aboutissement d’un processus long découlant de la précarité du contexte familial et du quartier. Cette précarité serait à l’origine de différences développementales mettant à mal à la scolarité de l’élève.
• Le processus de « stress » : Ici, le décrochage scolaire découlerait d’un processus court d’inadéquation entre les ressources ou besoins motivationnels des élèves et les caractéristiques du contexte scolaire actuel. Les élèves se trouvent alors en rupture avec un environnement éducatif incapable de nourrir leurs besoins fondamentaux de sens, de compétence, ou bien ils se retrouvent submergés par une demande scolaire très forte à laquelle ils ne se sentent pas en mesure de répondre.

La recherche a permis d’identifier quatre profils de décrochage scolaire. Connaître ces profils et être capable de les identifier permet de faciliter le repérage des jeunes et de cibler des actions de prévention et de remédiation.

• Les décrocheurs inadaptés présentent des comportements de rejet de l’école se traduisant par des problèmes disciplinaires. Leurs résultats et leur motivation sont très faibles. Ce sont les élèves les plus faciles à identifier car les ruptures scolaires sont précoces et visibles.
• Les décrocheurs sous-performants : à l’inverse des décrocheurs inadaptés, ils ont tendance à intérioriser leur détresse et présentent peu de troubles du comportement. Leurs résultats sont faibles car leur décrochage « cognitif » est bien ancré, en revanche leur engagement est bien présent.
• Les décrocheurs désengagés ont de bons résultats scolaires, mais, comme les décrocheurs inadaptés, ils portent un regard négatif sur l’école qui peut se manifester par des problèmes d’indiscipline et par un travail scolaire réduit au minimum. Leur réussite scolaire apparente en fait, là aussi, un profil de décrochage plus difficile à repérer.
• Les décrocheurs discrets présentent des situations de « surmenage scolaire », caractérisées par un engagement élevé mais des difficultés à répondre aux demandes scolaires (réussite scolaire précaire). Ceci en fait un profil de décrochage difficile à repérer dans les établissements.